HISTOIRE

Édifié à partir du 11ᵉ siècle, le château fut le siège d’une importante baronnie Vellave jusqu’à la Révolution.

Il fut successivement détenu par de très importantes familles seigneuriales : Mercoeur, Polignac, Turenne et la Tour d’Auvergne Bouillon.

Sa particularité réside dans son organisation défensive. Au centre, le donjon ou la citadelle, du 13ᵉ-15ᵉ siècle, actuellement en ruines, est séparé des bâtiments d’habitation, édifiés au 15ᵉ siècle et agrandis et modernisés au 16ᵉ-17ᵉ, par un fossé creusé dans le roc.

Son état de délabrement a nécessité le lancement d’une campagne de consolidation et de restauration, conduite entre 1880 et 1900, dans le respect des formes et des matériaux d’origine.

Pour une histoire plus détaillée de la vie de la forteresse et de ses occupants ou propriétaires, on peut se référer à la communication parue dans le bulletin historique de la Société académique du Puy-en-Velay et de la Haute-Loire de l’année 2015 sous le titre : « Bouzols, huit siècles d’histoire sous l’ancien régime : trois périodes de l’an mil à la Révolution ».

Les trois grandes périodes

L’époque de l’ordre seigneurial et des enjeux locaux (XIe – milieu du XIVe siècle) voit la naissance du refuge primitif et sans doute la construction d’un « château fort traditionnel avec son donjon refuge ne participant pas au premier assaut et séparé de la première ligne par un fossé artificiel, creusé dans le roc et débouchant dans le vide, ce qui constituait une tromperie ingénieuse pour les assaillants en fuite qui avaient pu franchir la première ligne »

La suivante est celle des grandes familles seigneuriales et des enjeux nationaux (1347-1621). Entré dans le patrimoine de la famille Roger, dont les membres deviennent comtes de Beaufort en Anjou et vicomtes de Turenne en Limousin en 1350, en la personne de Guillaume Roger, neveu du pape Clément VI, le château subit un siège d’un an en 1399-1400 qui le détruit en partie. Le donjon est reconstruit après cet épisode et la forteresse jouera encore un rôle militaire dans les années 1420 avec l’extension en Velay du conflit entre Armagnac et Bourguignon puis ultérieurement au temps de la Ligue où il sera armé et tenu par une garnison soldée par la ville du Puy.

De 1621 à la Révolution, après une tentative de transformation en résidence seigneuriale par les nouveaux acquéreurs (Maison de Montagu), le château subit une lente décadence accompagnée d’une dégradation progressive de l’édifice du fait de l’ascension sociale des Montagu-Bouzols, famille de Cour à la fin de l’ancien régime, qui les conduit à s’en désintéresser au profit de résidences moins austères.

Joachim de Montagu, en épousant Anne-Pauline-Dominique de Noailles en 1783, devint beau-frère du marquis de La Fayette. Décédé en 1834, il fut le dernier marquis de Bouzols.

De la Révolution à nos jours

 

Saisi et vendu aux enchères à la Révolution, Bouzols entre à nouveau dans le patrimoine de la famille de Montagu à son retour d’émigration. Celle-ci le revend, en 1808, à la famille Beaud de Brive, installée dans la vallée de Coubon depuis le milieu du 17ᵉ siècle. Le corps de logis du château est restauré et les terrasses et le parc, sur lesquels était installé le vieux village castral médiéval, sont aménagés par cette famille, entre 1878 et 1905.

Entre 1920 et 1936 seront restaurées la chapelle Saint-Eustache située dans la cour d’entrée et la tour de vigie perchée au sommet de la citadelle. Durant la Seconde Guerre mondiale, une partie des collections du musée Crozatier seront mises à l’abri dans le château.

Une campagne de restauration de peintures murale, ornant un oratoire intérieur du château, a été récemment réalisée grâce notamment à l’aide du prix « Gilles Etrillard et ses enfants » décerné en 2014. Cette action de mécénat, ayant vocation à encourager la restauration d’un oratoire ou d’une chapelle de château, a été organisée sous l’égide de l’association « La Demeure historique ». À l’issue de l’achèvement de ces travaux et de l’inauguration officielle en 2016, ces décorations intérieures, consacrées à la vie de la Vierge et portant la signature « JFG fecit 1646 », sont aujourd’hui présentées au public.

Depuis 2017, toujours et plus que jamais avec l’objectif d’assurer, dans l’intérêt général,  la conservation et la transmission aux générations futures d’un ensemble castral hors du commun trois opérations d’ampleur ont dû être conduites :

      • le diagnostic de l’état sanitaire du rocher portant la citadelle ;
      • la sécurisation par des tirants de la muraille extérieure sud-ouest de l’ensemble castral ;
      • la réfection quasi complète de la toiture de la maison de l’Intendant
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